L’ histoire de Madagascar

Les origines :
enfant-de-madagascar1Madagascar n’est pas habité avant le VII siècle, du moins rien ne le prouve. Les Malgaches viennent donc d’ailleurs. Les ancêtres des malgaches actuels venaient d’Afrique et d’Asie, précisément d’Afrique orientale et d’Indonésie. Dès le VII siècle les maris indonésiens naviguaient dans l’archipel malais, jusqu’au sud de l’Inde et aux îles Maldives. C’était principalement des commerçants, ils naviguaient le long des côtes sur des pirogues, se guidaient grâce aux étoiles et dérivaient, c’est ainsi qu’ils ont pu découvrir Madagascar. Sur ces bateaux, il y avait aussi des serviteurs noirs, africains mais peut-être aussi de l’Inde du Sud.

On assiste peu à peu à l’installation de différents groupes arabisés, sans doute indonésiens qui s’établissent dans la pointe sud de l’île (région de Fort-Dauphin) et qui donnent naissance à plusieurs ethnies vers le XVI siècle. Ils colonisent également la côte est, et notamment la vallée de la Matitanana, peu à peu ils remontent vers l’ouest et les plateaux.

femmes-malgaches1Dès le XVII siècle des voyageurs européens décrirent ce qu’ils avaient trouvé sur l’île. La société était divisée en deux groupes, les blancs (Fotsy) et les noirs (Mainty). Chacun de ces groupes avait sa propre hiérarchie , les Fotsy étaient descendants des ZafindRaminia (indonésiens) et les Mainty de clans autochtones. Ils étaient installés dans le pays de Matacassy (d’où est venu Madagascar) région de Fort-Dauphin. Ces Madécasses furent les premiers à avoir des relations avec les occidentaux aux XVI et XVII siècles. Diego Diaz, capitaine portugais dérouté après le cap de Bonne-Espérance découvrit Madagascar et l’appela l’île Saint-Laurent.

Il fut suivi par des commerçants portugais et des missionnaires, les relations furent tendues et ils ne réussirent pas à convertir les populations au christianisme. De ce fait ils abandonnèrent leurs projets d’installation sur l’île.
Au XVIII siècle des aventuriers de toutes origines (hollandais, français, anglais) firent le commerce d’esclaves revendus sur l’île Maurice et dans les plantations de la Caraïbe. L’équilibre de l’île fut perturbé à cette époque.

En 1628, les français tentent de s’installer, en 1642 , deux commerçants et douze colons sous l’autorité du sieur Pronis tentent également de commercer dans la région, mais les difficultés et les heurts avec les indigènes eurent raison de leur bonne volonté. Etienne de Flacourt, nouveau gouverneur arriva en 1648, il essaya sans y parvenir de gagner la confiance des chefs locaux. Il avait des coureurs de brousse parlant le malgache qui rapportèrent des informations sur le climat, le relief, les plantes, les animaux, etc.. Il laissa surtout un ouvrage inestimable appelé Histoire de la Grande Ile de Madagascar qui sert pour les études historiques. Les successeurs furent moins curieux et se heurtèrent toujours aux indigènes et le projet de colonisation du sud de l’île fut abandonné à la fin du XVII siècle.

rovaLes premiers souverains d’Imerina :
Rangita, une femme qu’on appelait « la crépue » est à l’origine du royaume d’Imerina. Par son mariage avec la fille d’un seigneur voisin, son fils Andriamanelo agrandit le royaume (1540-1575) et établit sa capitale à Alasora, village fortifié. On roulait une énorme pierre ronde la nuit devant l’entrée. C’était un roi-forgeron, il introduisit lances, haches, sagaies de fer, jusque là inconnues.
Le véritable fondateur d’Imerina fut Ralambo (1575-1610) . Il étendit son royaume vers le sud jusqu’à l’Ankaratra et jusqu’aux limites de la forêt vers l’Est. Son fils Andrianjaka lui succéda et déplaça la capitale en un lieu appelé « la forêt bleue ». Cette nouvelle capitale eut pour non Tananarive. Le roi y avait installé une garnison d’un millier d’hommes (Tanana-arivo : le village des mille). Il fit ériger des digues, assécher les marais et développa la riziculture. Son fils et successeur, Andriamasinavalona fut un prince juste et bon , il s’allia avec ses voisins et agrandit le royaume.

andrianampoinimerinaIl fut le véritable concepteur du royaume d’Imerina. Politicien avisé, il règne de 1787 à 1810. Il fit des conquêtes pacifiques et multiplia les alliances. Il fût tout de même menacé par ses voisins mais réussit à reconquérir Tananarive. Il dut repousser plusieurs lignées d’assaillants qui convoitaient Imerina. A sa mort, le royaume était cinq fois plus grand et il disait « la mer est la limite de ma rizière ». Il mit en place une organisation, distribua des terres, donna des responsabilités d’entretien et de vie sociale. Se sentant malade, il désigna son fils Radama pour lui succéder.

radama-1er-1gIl devint roi à 18 ans et continua des guerres de conquête vers les forêts de l’Est et vers le Sud, en pays Betsileo. Il ouvrit les portes de l’Imerina aux occidentaux. Ce qui leur permit de mettre en place les bases d’une entreprise coloniale qui dura plus d’un siècle. Radama était attiré par l’occident, la modernité et le progrès. Il traita avec les anglais déjà établis sur l’Île Maurice et qui voulait étendre leur influence sur Madagascar. Les anglais voulaient mettre fin à la traite des esclaves, mais les Merina et d’autres états de l’Île s’y opposaient car ils échangeaient les esclaves contre des armes à feu, essentielles à leurs idées d’expansion.
Pour favoriser les relations, les anglais envoyèrent des armes et des instructeurs pour l’armée de Radama. Cette aide lui permit de conforter l’emprise Merina jusqu’à Port-Dauphin et sur la cote ouest.

les-reine-madagascar1Puis:
Ranavalona 1ère (1828-1945)
Radama II (1861-1863)
Rasoherina (1863-1868)
Ranavalona II(1868-1883)
Ranavalona III (1883-1897)
Rainilalarivony (Premier Ministre malagasy de 1864-1895)

L’assassinat d’un français provoque un conflit et relance les revendications territoriales sur les côtes. Un autre conflit éclate à la mort de Jean Laborde.

Ses funérailles furent quasi nationales, la reine se déclare seule héritière, après quelques escarmouches, les français bombardent le palais, la reine capitule, la France nomme un Résident général à sa place.

Les gouverneurs qui succèdent à Galliéni poursuivent son œuvre, développement ferroviaire, routier, nouvelles cultures (sisal et tabac), exploitation des minerais. Mais cette tutelle économique et culturelle est contestée et mal perçue dans les couches populaires. Certains en profitent mais d’autres vivent dans la frustration.

insurrection-1947-madagascar1Le 29 mars 1947, l’insurrection éclate en plusieurs points, notamment dans l’est, les paysans attaquent les plantations et exécutent les membres du PADESM. La réaction de la colonie ne se fait pas attendre, les trois députés en place sont arrêtés et la répression militaire est féroce (89000 morts, côté insurgés) chiffre sous-estimé car les réfugiés dans les forêts moururent de maladies et de privations.
Le MDRM en a été rendu responsable , ce parti qui vivait un grand succès à Madagascar avait aussi le soutien des partis de gauche en France, cela inquiétait l’administration coloniale qui avait peut-être intérêt à lui porter un coup d’arrêt. Ceci dit la France restaure les libertés en instituant le suffrage universel, puis une forme d’autonomie en 1957.

philbert-tsirananaLe 22 août 1958, au stade de Mahamasina à Tananarive et devant une foule nombreuse, le Général de Gaulle prononce une phrase restée célèbre « Demain vous serez de nouveau un état, comme vous l’étiez lorsque ce palais était habité »…Il désigne bien sûr le fameux palais de la Reine surplombant le stade. La population majoritairement Merina écoute dans un silence religieux. La première république est instaurée le 14 octobre 1958.
Philibert Tsiranana devint le premier chef de gouvernement le 1er mai 1959 à l’unanimité. Son slogan « Asa fa tsy kabary » soit : travaillez, ne faites pas de discours ». L’indépendance proclamée le 26 juin 1960, devint la fête nationale. Tsiranana est élu Président de la République le 30 mars 1965, au suffrage universel et reconduit le 30 janvier 1972. Durant ces années, il a laissé la part belle à la présence française dans les secteurs clés de l’activité du pays.

didier-ratsiraka-1gLe 5 février 1975, pour des raisons inconnues le général doit remettre les pouvoirs à un jeune colonel de gendarmerie Richard Ratsimandrava, six jours plus tard, celui-ci est assassiné dans sa voiture par une rafale d’arme automatique. Une conjuration des grandes familles (le club des 48) est évoquée, ils craignaient pour leurs intérêts et privilèges à cause de l’idéal populiste du nouveau roi.
L’amiral rouge d’une île à la dérive
Il a les pleins pouvoirs et crée un parti unique l’AREMA (Avant-garde de la révolution malgache), il copie ses modèles : Fidel Castro, Kadhafi. Il instaure la censure de la presse, la vie politique est réduite à des manifestations populaires. La fronde et une insécurité permanente dans les campagnes répondent à son slogan « Madagascar qui ne s’agenolle pas ». Il a fait ériger un mausolée à la mémoire des martyrs de la colonisation, des piquets de garde y tapent le carton allongés sur la pelouse.


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